Tuesday, August 28, 2018
Blaise Paraiso
Blaise Paraiso
: sa
longue silhouette, discrète et élégante, toujours armée d’un appareil photo, fut si
longtemps de tous les événeme
nts majeurs ou mineurs du Gabon
que tout le monde connaissait à Libreville cet
homme d’une courtoisie et d’une gentillesse extrêmes. Même si, en tant que photographe, il est peu présent sur
les documents de cette longue période, au point que la génération actuelle, quand elle étudie l’h
istoire du Gabon,
ignore son visage, et trop souvent son nom. Ses œuvres sont fréquemment reproduites sans le citer, même par
ceux qui le connaissent... Il fait partie des pionniers africains de la photographie et à ce titre mérite d’être
re
connu comme tel.
Blaise Paraiso
est né au Bénin (Dahomey) en 1900. Il disait être arrivé au Gabon en
1917.
Ce comptable de formation
commence par exer
cer son métier mais, passionné
par la photographie à une époque
où la pratique de celle
-
ci était très complexe, surtout dan
s les colonies (matériel, fournitures et conservation des
clichés sous des climats ravageurs), il occupe tous ses loisirs à fixer sur la pellicule le monde qui l’entoure. Tous
les sujets l’intéressent et son talent ne tarde pas à être remarqué. Si bien, qu
’en 1925 il abandonne la
comptabilité pour se consacrer totalement à son hobby et en faire son métier
; il crée son premier studio en
planches au quartier Nombakélé, où il demeurera désormais presque toute sa vie.
Blaise Paraiso n’est pas le premier
photographe africain au
Gabon. Dès la fin du XIX
e
siècle, Francis W Joaque, originaire du
Sénégal, est installé comme photographe professionnel au Gabon
et fera des clichés pour la mission Savorgnan de Brazza de 1880.
On trouve aussi au début du XX
e
siè
cle Khalilou, qui travaille
pour un commerçant Ndemba N’Diaye
; ses cartes postales de
danseuses sont somptueuses. Dès 1910
,
les Gabonais comme
Toussaint
Madola
et Ntchougwa Artman sont des pionniers de ce
nouvel art photographique
1
.
L’œuvre de Blaise Pa
raiso couvre une période qui s’étend
des années 20 au milieu des années 60. Installé au Gabon, il va
également faire durant la période coloniale des photos dans
d’autres pays
: outre son Bénin natal, le Congo Kinshasa (Congo
-
Belge à l’époque) et le Congo
Brazzaville. Cet homme va couvrir
une très longue période productive et connaître trois révolutions
de la
photographie
: la plaque de verre et
la chambre noire, le
reflex 6x6, puis le 24x36. Il conserve toujours soit la plaque de
verre, soit la pellicul
e, soit un tirage de tout ce qu’il fait et les
milliers de clichés s’amoncellent. Les clients se multiplient, il
devient le photographe officiel de l’administration coloniale qui
l’utilise pour immortaliser les cérémonies officielles. Mais tous,
officiels
et simples citoyens, européens et africains, font appel à
lui pour toutes les circonstances
: de la photo d’identité au
réveillon, à la communion des enfants, au portrait familial
endimanché, il inaugure le photo reportage au Gabon
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